Inktober 2018

Cette année, pour #inktober, je me lance dans une version littéraire du défi. Chaque jour, pendant un mois, j’écrirais une micro-fiction. Ici, la retranscription de mes trente-et-une petites histoires.

 

(1) VÉNÉNEUX

L’eau, pure et claire, jaillit du fond de la cavité rocheuse. En tendant le bras, je peux l’atteindre. Mais avec mes paumes vénéneuses pour seul réceptacle, si je bois, je meurs.

 

(2) TRANQUILLE

Allongée dans ma baignoire, je fais tourner entre mes doigts ma fiole à souvenirs. Mon petit plaisir du vendredi soir : je me sens si tranquille, libérée de mon passé, plus rien ne m’angoisse, alors.
Par la fenêtre entrouverte, j’observe le balai des avions dans le ciel écarlate. Ils lâchent sur la ville leurs cargaisons sifflantes, semant sous leurs ailes des graines métalliques dont les éclosions sonores sont des fleurs de feu et de poussière.
C’est beau, quand on n’y pense plus, un monde qui s’effondre.

 

(3) RÔTI

Je n’irai pas rôtir en enfer. Non. C’est ici que je brûle. De mes deux bras tendus, j’oriente un grand miroir parabolique vers le ciel. Les pieds plantés dans la terre friable, nous sommes plusieurs milliers d’individus alignés, à suivre les instructions. Pendant plusieurs heures parfois, mes voisins font refléter un rayon trop vif sur ma chaire à nue. J’imagine qu’un poulet dans son rôtissoire ne se sentirait pas autrement.
Mais je tiens bon.
Nous attendons un message. Depuis l’autre monde d’où Ils émettent, nos Correspondants sont si sages. Ils nous ont donné la Foi. J’espère seulement qu’Ils répondront avant que je ne me dessèche.

 

(4) INCANTATION

Je fais rouler les mots sous ma langue, encore et encore. Je les répète jusqu’à ce qu’ils perdent leur signifiance, qu’ils ne soient plus qu’un assemblage hétéroclite de phonèmes. C’est une logorrhée continue, un murmure ininterrompu que personne ne déchiffre plus, pas même moi.
Ma parole est enchainée, mais ma pensée, elle, est libre. Elle charge mes incantations d’un sens sans cesse renouvelé. Elle file, secrètement, mes sortilèges à venir.
Tremblez donc, puisque je vous observe, et que vous ne me voyez plus.

 

(5) POULET

Effet secondaire de mes super-pouvoirs, il m’est devenu physiquement impossible de dormir si la nuit n’est pas tombée, ou de rester éveillé au delà du crépuscule. Jusqu’à présent, je m’en suis amusé : je suis comme les poules, je me lève et me couche en même temps que le soleil. Mais maintenant que j’y pense, je n’aurais jamais dû accepter cette mission d’un an en Antarctique…

 

(6) SALIVER

Je suis seul ici. Je n’ai qu’un robinet, l’eau qui en coule est chargée de nutriments, parait-il. En tout cas, je ne meurs pas. Je n’ai ni faim ni soif. Je me sens étrangement serein. J’oublie même que je m’ennuie. J’oublie depuis combien de temps je suis là, et pourquoi j’y suis.
J’écris sur les murs avec ma salive, que je ne veux plus gaspiller à parler dans le vide. Mes mots sont invisibles et muets, mais ils sont tracés à l’aide de mon ADN. Cette idée me plait. J’aime imaginer que dans un lointain futur, des scientifiques s’efforceront de les déchiffrer, et que se faisant, c’est moi qu’il verront.
J’écris mes pensées, et en creux, dans l’encre physiologique que j’utilise, se devinera mon corps.

 

(7) FOURBU

Mais quelle est cette fourberie !? Les voilà tous qui tombent d’épuisement. Ah ! Je vous jure, le prochain qui vient me dire qu’il est fourbu, je l’assomme ! Au moins il saura pourquoi il s’effondre. La Terre n’est pas si lourde, merde à la fin. Vous n’allez pas me faire croire qu’il est difficile de la tracter à travers l’espace-temps !

 

(8) STAR

Chose que j’ignorais jusqu’à très récemment, quiconque attrape une étoile filante voit son vœu exhaussé. Et j’insiste, il ne s’agit pas de les voir, mais bien de les attraper. Moi j’en ai choppé une dans le coin de ma tête. Un bout de caillou pas plus grand qu’une noisette qui filait assez vite pour me tuer sur le coup. Je suis mort, donc, et je vous dois une confession. Au moment de trépasser, je n’ai eu qu’une pensée : « Qu’ils aillent tous au diable ! »
Vous m’en voyez navré…

 

(9) PRÉCIEUX

Mon chéri, mon précieux, mon amour. Ne t’en fais pas je suis là pour te protéger. Je ne laisserai personne t’abimer. Tu as trop de valeur à mes yeux, aux yeux du monde entier. Je suis tellement fière de t’avoir, je te garde sous clef. Tu es mon trésor que je ne montre pas, ou si peu, tu es mon œuvre d’art. Tu ne me sers à rien mais je sais que tu es là, et cela me rend heureuse. Parfois, je ne me rappelle plus de toi. Là où tu es, loin des regards, tu es mon joyau de Schrödinger, je t’aimerai toujours et je ne t’aime plus, tout à la fois. ❤️

 

(10) ÉCOULEMENT

J’étais heureux ce matin, ma fille fêtait ses 16 ans. J’allais enfin pouvoir lui révéler sa nature de fée, héritée de sa mère, depuis longtemps disparue. Les fées sont si fragiles, il suffit que leur existence soit niée, et…
Mais ma fille, j’avais réussi à la protéger.
J’étais heureux, ce matin. J’ai dit :
— Ma fille, tu as l’âge de l’apprendre : tu as des pouvoirs magiques.
— Pardon ?
— Mais oui ! Tu es une fée !
— Je ne peux pas être une fée, ça n’existe pas.
Je suppose qu’à présent c’est vrai, leur temps s’est écoulé, elles n’existent plus.
J’étais heureux, ce matin…

 

(11) CRUEL

Elle s’était creusé la tête toute la journée, son empathie l’empêchant de trouver une idée cruelle. Mais du haut de ses six ans, elle désirait être sorcière plus que tout, et elle connaissait la règle : il faut montrer un peu de méchanceté pour recevoir son grimoire.
Et puis, à force de cogiter, l’inspiration avait fini par lui venir.
Avec ce plan atroce, elle était sure d’être acceptée : Ce soir, elle irait offrir son doudou à une autre petite fille.

 

(12) BALEINE

Je collectionne les parapluies. Je récupère leurs carcasses métalliques et tisse entre leurs baleines une toile d’un nouveau genre, entrelas de sorts invisibles. Vous ne verrez peut être dans mes productions qu’une armature vide, bonne à jeter. Mais qui ouvre les huits branches se voit projeté dans un univers magique de poche, un cocon préservé où la pluie existe encore.

 

(13) PROTÉGÉ

Il y a une vitre entre toi et moi. Une vitre et trois petits trous. On est assis l’un en face de l’autre en tailleur. Parfois on se regarde sans rien dire, parfois on parle pendant des heures, parfois tu dors et je t’écris des lettres que tu liras plus tard, parfois je me réveille pour découvrir un message que tu m’as laissé. On se connait bien, on ne se connaitra jamais mieux. Il faut bien protéger les foules. Si nous étions plus proches, si nos doigts pouvaient s’entrelacer, il parait que nous mettrions le monde à risque.

 

(14) HORLOGE

Ce n’est pas minuit, l’heure du crime.
Cet après midi-là, à quatre heures et demie précisément, la sonnerie retenti dans la cours de récréation. Icare n’a qu’une pensée : l’école est finie ! Il s’élance à travers le portail, il lui semble entendre la voix de son papou depuis la maison : rentre vite, mon petit colibri.
Au même moment, du haut de ses quatre ans, Sola regarde d’un air hypnotique l’horloge en bois de son grand père. C’est l’heure du goûter, mais avant de céder à la gourmandise, il tient à attraper enfin ce coucou rigolo qui sort de sa boite tous les quart d’heure. Sa main se tient prête, elle attrape l’oiseau de bois en même temps que la voiture ramasse Icare au milieu de la route.
Elle détruit le mécanisme bondissant.
Petit poussin ne retournera pas dans son nid.

 

(15) FRAGILE

L’équilibre est fragile.
Trop vite, je risque de perdre mon corps en chemin. D’une certaine manière, tout nouveau voyage sera facilité alors, mais je ne retrouverai jamais mon point de départ, ma vie.
Trop lentement, je risque d’arrêter le temps, de me trouver enfermée dans une chair statufiée, incapable du moindre geste pour une durée indéterminée.
Malgré tout, je n’ai pas le choix.
Mon réveil a sonné et je dois absolument grappiller quelques minutes de sommeil.

 

(16) ANGULAIRE

Vous direz de moi que je ne suis qu’un bloc de roche sans intérêt, taillé trop droit, sans fantaisie. Là où je suis, calé à l’angle de votre maison, je ne peux voir que le dehors. Près de moi le monde passe, mais ne s’arrête pas. Je n’entends pas vos longues discussions, au mieux je capte quelques phrases perdues. Je n’ai pas d’histoire à raconter. C’est vrai.
Il n’empêche qu’au figuré, vous utilisez mon nom pour dire ce qui est essentiel.
Je suis pierre angulaire.

 

(17) GONFLÉ

Mon métier est souvent mal compris. Oui, j’insuffle la vie. Mais non, je ne crée pas des étincelles d’existence à chaque expiration.
Il n’a rien de spécial, mon souffle. Il ne crée rien, n’apaise pas les douleurs. Il ne me sert qu’à gonfler des outres immenses de terre glaise. Quand le réceptacle est plein, je le prends, l’examine. Il est encore stérile alors, je n’ai pas fait le plus important.
J’attrape mes outils de métal fin, mes aiguilles miniatures grâce auxquelles je dessine sur la membrane un chemin de sortie.
Je perse, oui. Je crève, osons le dire.
La vie ce n’est pas l’air contenu, dusse-t-il provenir de mes poumons de géants.
La vie est la musique que produit cet air quand il s’échappe, le sifflement doux que je façonne. Elle est la mort annoncée.

 

(18) BOUTEILLE

J’ai dans mon ventre un message d’amour et d’espoir, un signal de détresse, peut-être, mais si doux, si beau qu’il me réchauffe de l’intérieur.
Je me laisse porter par le courant, bouteille à la mer que je suis, à la recherche d’un destinataire pour ma précieuse missive.
La rive est encore loin, mais pour le voyage, j’ai trouvé des semblables. Je ne savais pas qu’il y avait au monde tant d’appels à faire, tant d’exaltation et tant d’ivresse à transmettre.
Nous voguons ensemble, mer de plastique formée de nous. J’en suis heureuse.

 

(19) ROUSSI

Entre ses mains la flamme est de plus en plus vive, de plus en plus chaude. Autour d’elle, la foule recule de quelques pas, incapable de supporter plus longtemps la proximité du feu.
Elle, elle ne semble pas ressentir la température, bien que son corps en porte les stigmates. Les milliers de petites écailles qui ont commencé à recouvrir sa peau depuis deux semaines se mettent à roussir, à briller. Au cœur de la fournaise, alors que sa nature se révèle, je la trouve étrangement belle.
J’aimerais revenir en arrière, lui parler, lui dire que je suis avec elle, que je le serai toujours. Je regrette de n’avoir pas prit le temps de la connaitre. Je n’en aurai plus l’occasion, maintenant.
Elle n’est déjà plus tout à fait humaine.
Bientôt, le soleil l’appellera, et elle s’en ira fondre sa lumière à la sienne. Elle nous fera vivre, tous.
Et nous, nous ne pourrons même plus la regarder en face.

 

(20) CASSABLE

— Choisis bien ta pierre, mon fils, qu’elle te protège des attaques. Taillée, elle sera ton armure inaliénable. Avec elle sur tes épaules, tu seras comme moi, un corps massif. Elle sera le symbole de ta puissance. Ne la néglige pas. Mais pense que tu devras la sculpter, la modeler aux formes de ton être. Évalue ta force. Choisis une pierre que tu pourras casser, toi, avec tes mains nues, encore et encore.
— Mais, père, comment puis-je rompre une pierre que les massues ne sauront ébrécher ?
— Avec amour.

 

(21) DRAINER

Je tiens tous les fils dans ma main, chacun d’entre eux est relié à un point précis de son corps, selon en schéma que je connais pas cœur. Son visage s’est crispé, il est angoissé, comme tous les autres. Il est venu pour que je l’exorcise. Mais alors que la séance est sur le point de commencer, il prend vraiment conscience que ma réputation n’est pas usurpée. Je suis une sorcière et en ce moment précis, relié à moi comme il l’est, il n’est qu’un pantin entre mes doigts.
— Prêt ?
Il hoche la tête affirmativement. Alors je commence mon œuvre. Je danse, je me contorsionne, je psalmodie, je laisse chaque fil drainer hors de lui les mauvais esprits qui le hantent.
Quand j’ai fini, je reprends mon souffle. Je le regarde.
Il ne bouge plus, n’a plus d’expression, plus de vie. Il n’est plus qu’une coquille vide.
Damned ! Encore un qui m’a menti : le mauvais esprit, c’était lui.

 

(22) COUTEUX

— Je sais, mais ça me coute.
— Tu réfléchis trop, lance toi ! Soit on te répond oui et tu as tout gagné, soit on te répond non, et tu n’as rien perdu. Ça te coute quoi, exactement ?
— L’espoir. Si c’est non, je ne pourrais plus me dire que ça aurait pu être oui.
— Et tu ne te dis pas que le jeu en vaut la chandelle ?
— Si. Seulement je ne suis pas humain, et l’espoir fait vivre, pour moi, ce n’est pas qu’une formule toute faite.

 

(23) BOUEUX

Je les façonne dans la terre, à l’image des Hommes. Je prends leurs traits, leurs goûts, leurs êtres profonds. Tout sauf les idées préconçues qui les entravent, les constructions sociales dont ils ne savent pas se défaire.
Quand ils sont prêts, je les embrasse sur le front, je les regarde prendre vie. Ils n’ont pas de genre, pas de hiérarchie entre eux. Ils s’aiment, s’unissent ou bien profitent de leur individualité. Ils sont heureux. Ils sont beaux. Je les aime.
Quand un triste sire vient mettre un coup de pied dans leur univers miniature, je lui sourit, que faire d’autre ? Il me crie grandis un peu ! Avec ton utopie boueuse ! Il n’accepte pas la remise en question que je lui offre, le modèle, ce n’est peut-être pas lui.
En attendant, je n’ai qu’à reconstruire.

 

(24) HACHER

Ils ne comprennent pas. La sève ne coule pas seulement des racines aux branches, elle circule jusqu’à moi, à travers mes veines. Sans elle…
Comment le leur dire ?
Je ne peux pas.
Un à un, je défais mes doigts, je laisse des mains étrangères m’éloigner du tronc.
Puis, seule, je m’éloigne. Je ne veux pas qu’ils me voient saigner lorsqu’ils porteront le premier coup de hache.

 

(25) ÉPINEUX

Il est venu au temple comme chaque année, vider son esprit et méditer. Il n’aurait pas dû. Il est trop nerveux. Il s’est frotté à la méchanceté du monde.
En ce lieu sacré, il faut surveiller ses pensées, car elles sont entendues et prennent corps, toutes absurdes et désastreuses qu’elles puissent être.
Il en a conscience, mais croit pouvoir se contenir.
Ce n’est qu’au moment de repartir qu’une réflexion lasse lui échappe « si seulement les Hommes pouvaient être puni de leurs mauvaises actions ».
Il a à peine le temps de réaliser son erreur qu’il sent s’enfoncer dans ses chairs des milliers d’épines imaginaires. Il tombe, terrassé par la douleur.
Il vient de condamner l’humanité à la souffrance, et selon ses propres termes, il sera châtié pour cela.

 

(26) ÉLASTICITÉ

J’en suis venu à penser que je travaille ma magie comme je travaillerais une boule de gomme. Avec mes mots, ma langue, mes dents, je la presse, je la mastique en continu. Ce faisant, j’arrive parfois à souffler quelque chose, une bulle rose aux parois élastiques, un charme qui s’étend. Mais, ma matière première devient de plus en plus rabougrie, de moins en moins savoureuse.
Il sera bientôt temps que je reparte en chasse.

 

(27) TONNERRE

Cette nuit, le ciel grondait. Il n’y avait pas d’éclair pourtant, pas d’orage, juste le bruit assourdissant du tonnerre, tandis que le ciel se déchirait et que l’équation du monde se réécrivait.
Vous n’avez rien remarqué encore, mais ce matin, plus rien n’était pareil, pas pour moi.
Dans mon miroir, c’est lui que j’ai vu. Lui qui a fait tant de mal, par le pouvoir oppressif qu’il exerce sur le monde : à moi, à vous peut-être, à qui n’est pas assez visible.
Je n’arrive pas à m‘en remettre, pourtant, une part de moi se réjouit.
J’ai hérité de son empire, et vous, vous n’êtes pas prêts.

 

(28) CADEAU

Au milieu de la pièce, deux boites en bois, ficelées par un ruban bleu pour paquet cadeau. L’une est petite et ronde. L’autre, en comparaison, parait faite d’angles tranchants.
Sur leurs couvercles, la même inscription gravée.
Les coffrets sont liés. En ouvrant l’un, on ferme l’autre à jamais.
— Alors à toi de choisir Pandore. Si tu use de cette clef que je te donne, tu libéreras le pire ou bien le meilleur. Mais tu ne le sauras pas avant d’avoir essayé.

 

(29) DOUBLE

Pile
Je suis attablée seule, au milieu d’une foule qui se presse.
Un homme que je ne vois pas venir me tend la main pour que je la serre.
J’accepte.
Il a la poigne solide, ne me lâche plus.
Un courant familier passe entre nous.
Je me sens électrisée.
A travers lui, c’est l’excitation de la foule qui me parvient, qui me remplit, trop.
J’implose.
Je fuse.
Libérée de son contact je pars en courant au milieu d’une foule qui s’attable.

Face
Je la regarde s’éloigner en courant.
A travers moi, elle a tout pris.
Elle est pleine à présent d’une énergie qu’il lui faudra du temps pour dépenser. Elle perdra tout au passage, probablement, y compris ses souvenirs, comme je perd les miens, moi qui ne suis qu’un passeur.
Je l’oublie.
Et puis je vois cette femme, assise seule au milieu d’une foule agitée.
J’ai envie d’aller lui parler.
Je la regarde s’approcher au ralenti.

 

(30) SECOUSSE

Si la terre tremble, que la guerre fait rage, si les pires choses qui se puissent concevoir arrivent en même temps, toi, tu ne crains rien. Tu n’as pas conscience du dehors. Tu sens peut-être une légère vibration, une vague secousse, rien de plus.
Elle est confortable, ta bulle.
Tu l’aimes, ton isolement.
Il y a longtemps que tu ne laisse rien rentrer ni sortir, tu es chez toi, tu es bien. Tu vis dans une atmosphère différente.Tu es ta propre distraction, tu respire en boucle le même air.
Ne sens-tu pas que tu t’étouffes ?

 

(31) TRANCHE

Ce sont des tranches de vie que je vous offre. Je sais bien que vous aimez cela, que vous ne pensez pas (ne voulez pas penser) à la manière dont je m’y prends.
Pourtant vous devez le savoir : Pour avoir des tranches, il faut d’abord trancher. 🔪

 

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5 comments

  1. Dommage que ce soit déjà fini !
    Je commençais à être accro à ces petites lectures quotidiennes .
    En tout cas bravo, j’ai adoré

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